PCU et supplément de revenu garanti (SRG) : deux poids, deux mesures

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PCU et supplément de revenu garanti (SRG) : deux poids, deux mesures

Québec, 25 novembre 2021 – Les aînés à faible revenu ont vu leur supplément de revenu garanti (SRG) de 2021 largement amputé à la suite de la réception de la prestation canadienne d’urgence (PCU) en 2020. Cela a créé une situation inéquitable et injuste vis-à-vis cette portion de la population parmi les plus démunis et contribue à les appauvrir encore davantage. Le GRAPE dénonce cette situation et exige des mesures correctives appropriées et rapides de la part du gouvernement.

Une situation injuste

De nombreux aînés à faible revenu recevant le SRG doivent tout de même travailler pour arrondir leur fin de mois. Ayant perdu leur emploi durant la pandémie, ils ont demandé la PCU. Lorsqu’ils ont fait leur rapport d’impôt 2020, la PCU a été considérée comme un revenu. Cela a entraîné la perte totale ou partielle de leur SRG. Ainsi, du jour au lendemain, ils ont perdu une grande partie de leur revenu, déjà insuffisant. Par exemple, des aînés qui recevaient un revenu mensuel de 1 600 $ par mois ont vu leur SRG réduit, en moyenne, de 640 $. Ils se sont retrouvés avec un revenu mensuel d’à peine 960 $ seulement. Quand on considère que le SRG est versé aux personnes les plus vulnérables afin de leur assurer un minimum vital, on peut aisément comprendre à quel point cette mesure est dramatique pour eux. Il devient alors difficile, voire périlleux, de payer le loyer, de faire l’épicerie, de se procurer des médicaments brefs, de faire face à leurs obligations courantes. Ils vivent une situation de précarité, d’insécurité et de grande détresse. Lydia Monmart, directrice générale au GRAPE, peut témoigner des impacts énormes de ces coupures sur la vie quotidienne des aînés qui n’arrivent plus à joindre les deux bouts.  « Par exemple, des gens qui n’ont jamais eu recours à de l’aide alimentaire doivent maintenant y aller. D’autres doivent s’endetter pour pouvoir manger un repas par jour ».

De plus, ceux qui n’avaient finalement pas droit à la PCU se sont fait imposer des ententes de remboursement irréalistes, en plus de perdre leur SRG. Cela crée une situation injuste puisqu’ils sont les seuls, parmi les personnes qui doivent rembourser la PCU, à être doublement pénalisés. Or, une coupure au SRG ne doit pas être considérée comme une pénalité pour avoir reçu la PCU sans y avoir droit.

Des recours inefficaces

Face à cette situation, les aînés ont peu de moyens pour se faire entendre. Théoriquement, ils peuvent demander que la décision de réduire leurs prestations soit révisée et que le montant de leur SRG soit calculé en fonction du revenu de l’année en cours et non de l’année précédente. Cependant, en pratique, les recours sont longs et compliqués. Les aînés appauvris par cette situation ne peuvent attendre aussi longtemps que les 150 à 180 jours que peut prendre le délai de traitement d’une demande. De plus, les voies d’appel et les résultats obtenus diffèrent selon l’entité gouvernementale à laquelle la personne s’adresse, soit l’Agence de revenu du Canada (ARC) ou Service Canada. C’est arbitraire et injuste.

À mesure exceptionnelle, solutions exceptionnelles

Considérant que la réduction du SRG entraîne de graves répercussions pour les bénéficiaires qui peinent à combler leurs besoins de base et qu’elle est le résultat de l’implantation de la PCU, le GRAPE réclame des mesures rapides et efficaces pour résoudre cette problématique.

Il est urgent que le gouvernement mette en place une stratégie globale pour corriger les iniquités et les conséquences néfastes pour les aînés de ces retombées. Pour y arriver, il doit :

1.  Rétablir d’urgence et rétroactivement le SRG pour tous les aînés ayant été ainsi

     pénalisés.

2.  Exclure la PCU du calcul des prestations à être versées.

3.  Limiter le délai d’attente pour le traitement d’une demande de révision

     au SRG à un maximum de 28 jours.

Grâce à ces mesures, les aînés faibles revenus n’auront pas à faire face inutilement à des difficultés financières accrues et le SRG conservera sa vocation initiale, soit celle de soutenir ceux qui en ont le plus besoin.

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Sources:

Mme Lydia Monmart

Directrice générale du GRAPE

581-849-8954 (cell)

l.monmart@legrape.ca

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